Open Season (PV réservé a Polly Allison)

Vincenzo errait dans son propre esprit. Il savait que la mort se rapprochait....Il le sentait au plus profond de lui-même. Cette fois c'est fini. Sa vie défilait devant lui. Il se revoyait dans les bras d'Isabella. Il aurait voulu pleurer une larme, mais il ne ressentait rien. Pas d'amour, pas d'attendrissement, juste un vide. Car au même moment, l'image souriant de la douce Italienne fut remplacée par l'image de son corps ensanglanté. Puis vint une image étrange. Il voyait le remplacement de cette image par une créature de la nuit aux yeux étincelants. Des crocs apparurent et semblaient se rapprocher. L'image se clarifiait. Il connaissait ce visage déformé. Son nom lui revenait. Polly. Polly Allison. Au moment ou il pensa a ce nom, il revit le moment ou il la rencontra. Il revit la discussion qu'ils avaient eu sur son toit. Il revit l'émotion dans ses yeux lorsqu'il lui avait dit d'être fière. Cela lui causa une chaleur. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Se pouvait-il? Vincenzo aurait eu un interet? Les souvenirs se mélangeaient. Il voyit maintenant la scène de l'attaque ou il souffrit de la blessure qui allait causer sa mort. Soudainement, il sentit un picotement dans ce qu'il pensait être son bras... Ce picotement devint douleur atroce. Un signe qu'il n'était pas encore mort.

Je dois survivre....
Je dois vivre....
Je dois...

Soudainement, il entendit des sons qui venait de partout en même temps. Des sanglots?

Vincenzo comprit que s'il voulait vivre, il devait suivre ce son. Il se concentra fortement...


RÉVEILLE TOI VINCE!

Alors que Polly sanglotait avec le corps de Vincenzo dans ses bras. Un murmure s'échappa de la bouche de Vincenzo.

-P...Po....lly... Soit....Forte..

Avec toute la misère du monde, le bras valide de Vincenzo serra Polly contre lui et lui permit d'approcher son visage de son oreille.

-Tu....Tu es plus....humaine...que...que tu le pense...

- P...Po....lly... soit... forte...

Un murmure à peine audible traversa son esprit pour atteindre son cerveau à la manière d'un arc électrique et le temps parut se suspendre. Cette voix si faible, marquée d'un accent propre à une seule personne connue de la vampire, ce n'était pas...? Il était vivant? Conscient!? Les mains de l'inquisitrice se crispèrent, froissant la chemise souillée de l'Italien qui, douloureusement, leva un bras pour le passer derrière le cou de la petite Nocturne. Figée, celle-ci le laissa faire sans toutefois l'aider : elle craignait son prochain mouvement, et ses doutes se justifièrent lorsqu'il se redressa suffisamment pour lui chuchoter une seconde fois :

- Tu... Tu es plus... humaine... que... que tu le penses...

Les instincts sanguinaires de la jeune femme se cabrèrent ; le tueur tendait son visage de telle façon qu'elle aurait pu sectionner sa carotide sans qu'il puisse résister, mais il y avait, dans l'attitude et le geste de Vincenzo, une confiance, un abandon tel que Polly, celle qui prédominait même sur la créature de la nuit, se sentait incapable de trahir. Lentement, avec une retenue presque religieuse, son front s'inclina pour venir se poser sur l'épaule droite de l'assassin. Elle pouvait encore se battre. Elle le devait. La vie d'Altobello en dépendait peut-être et elle ne le laisserait certainement pas mourir dans une ruelle de l'East End aux côtés du lycan responsable de son état.

Résister donc. Plus facile à dire qu'à faire.

Expirant soudainement pour chasser le plus de relents possible, l'inquisitrice étendit son blessé sur le macadam avec mille précautions, puis s'arrêta. Son envie de meurtre reprenait. Vite, agir avant qu'elle ne prenne de l'élan! Avec des gestes fébriles, la vampiresse entreprit d'arracher la manche déchirée en essayant désespérément d'ignorer le sang qui envahissait son champ de vision. «Nooooon.» Ses mains perdaient de leur assurance, ses doigts se tachaient d'écarlate, la tentation revenait à la charge... Elle noua brusquement le cylindre de tissus où fleurirent aussitôt trois roses rouges. Merde. Le souffle court, l'oeil de Polly accrocha tout à coup de regard mi-clos d'Altobello et son corps rata un battement. Il était peut-être soigné, mais toujours pas hors de danger à ses côtés. Elle fouilla dans ses poches et composa à toute vitesse le numéro de Meadow. Celui-ci répondit après ce qui lui sembla une attente interminable :

- Meadow?

- C'est Alison! On a trouvé le garou, mais il a eu le temps de faire de la gravure avec Altobello! Envoyez le nettoyage et un infirmier, vite!

- Alison, vous voulez dire que vous êtes en sa présence alors qu'il saigne?

- Je crois avoir été claire, sergent!

- Ne vous avisez surtout pas de toucher à un cheveu de sa tête ou...

- JE SAIS! hurla-t-elle au bord des larmes.

Vincenzo pouvait entendre tout ce qui se disait mais ne pouvait plus vriament bouger, cela le ferait perdre plus de sang. Toutefois quand il vit que Polly ne lavait pas encore achever, il dut dire:


-Vo....Vous Voyez....vous etes forte ma très chère


Celle ci pleurait presque...


Vincenzo fit un ultime effort étira sa main vers la chasseuse. Il voulait la rassurer. Il n'était pas en état de rassurer qui que ce soit, mais il ne pouvait pas supporter de la voir ainsi.

Assise à la gauche du blessé, l'inquisitrice ferma brusquement son portable et se tourna vers Vincenzo lorsqu'il prononça :

- Vo....Vous voyez....vous êtes forte ma très chère

Il lui tendit la main. C'était lui qui était sur le point de s'évanouir et il l'encourageait! Polly craqua.

- Tu crois que c'est fort de rester planté là à essayer de ne pas te finir? Non, c'est horrible, je ne sais pas combien de temps je vais encore tenir, la ruelle sent l'hémoglobine à plein nez, pourquoi t'as pas peur, toi?

Sans grier gare, elle attrapa sa main et le tira vers elle, le redressant du même coup. Sa tirade furibonde était totalement injuste, mais rager lui faisait du bien.

- Je suis un vampire Altobello, tu sais mieux que personne que je ne suis pas à prendre à la légère. Pourquoi tu m'as donné accès à ta gorge tout à l'heure, tu étais dans les vapes? Comment es-tu capable de me supporter alors que ma seule faim me dégoûte moi-même? Tu es autant, sinon plus concerné!

Elle prit une pause pour respirer un grand coup... et constater qu'elle louchait en regardant le tueur. La vampiresse rougit et baissa les yeux, qui tombèrent par hasard sur une marque foncée dépassant de la manche arrachée.

- Vincenzo, qu'est-ce que c'est que ça? demanda-t-elle. Sans attendre la réponse, elle acheva de déchirer la couture (la chemise était déjà foutue de toute façon) découvrant une épaule athlétique mais qui laissait deviner un dos parcouru de cicatrices! Polly en resta sans voix.

- Tu crois que c'est fort de rester planté là à essayer de ne pas te finir? Non, c'est horrible, je ne sais pas combien de temps je vais encore tenir, la ruelle sent l'hémoglobine à plein nez, pourquoi t'as pas peur, toi?



- Je suis un vampire Altobello, tu sais mieux que personne que je ne suis pas à prendre à la légère. Pourquoi tu m'as donné accès à ta gorge tout à l'heure, tu étais dans les vapes? Comment es-tu capable de me supporter alors que ma seule faim me dégoûte moi-même? Tu es autant, sinon plus concerné!

- Vincenzo, qu'est-ce que c'est que ça?

Vincenzo détestait ses cicatrice et il n'était pas en mesure de s'obstiner avec la vampire....Il décida de répondre du mieux qu'il pouvait a ses questions....


-Premièrement, je ne crains pas la mort... j'ai vécu pire....La solitude. De plus, Je te fais confiance Polly, donc je n'ai pas a me soucier. Regarde-moi...J'ai peu de chances de survie si personne n'arrive bientot. Peu importe comment, je mourrerais de manque de sang. ... ....


Pour les cicatrices....Je t'avais dit que l'on avait plusieurs choses en communs.....


Vincenzo était essouflé...Il pouvait sentir la main de Polly qui passait sur ses cicatrices...marques insoluble d'un passé affreux....

Le sentiment d'avoir touché un point sensible (au figuré, s'entend) traversa la vampiresse, mais la surprise gomma partiellement la culpabilité. Fasciné malgré elle par le réseau de stries, elle en oubliait la blessure pleine de sang de l'Italien, se contentant de suivre le tracé des cicatrices du bout des doigts.

- Premièrement, je ne crains pas la mort... j'ai vécu pire... la solitude. De plus, je te fais confiance Polly, donc je n'ai pas a me soucier de ça. Regarde-moi... J'ai peu de chances de survivre si personne n'arrive bientôt. Peu importe comment, je mourrai par manque de sang... Pour les cicatrices... Je t'avais dit que l'on avait plusieurs choses en communs...

Les réponses du tueur étaient laconiques. À cause de la souffrance ou parce qu'il préférait éviter le sujet? Il affirmait que la solitude était pire que la mort. Polly n'avait pas imaginé à quel point son métier d'assassin l'avait éloigné du monde des hommes et son naturel positif répondit d'une voix douce :

- Tu n'es pas seul en ce moment. Je suis là, même si c'est plutôt dangereux. Mais si tu me fais confiance, Vincenzo... je ne peux pas décemment essayer de te tuer après un aveu comme celui-là, donc disons tu as une raison de ne pas t'inquiéter.

Plus détendue, elle se pencha pour replonger son regard dans le sien, bien déterminée à le faire tenir jusqu'au bout en lui transmettant un peu de cette volonté de vivre qui l'animait depuis sa transformation.

- Maintenant t'as intérêt à t'accrocher. Si je suis capable de survivre à un loup-garou, tu le peux aussi.

Elle se mordit la lèvre inférieure dès que ces mots lui échappèrent. Elle n'avait pas l'intention d'en dire autant.

- Maintenant t'as intérêt à t'accrocher. Si je suis capable de survivre à un loup-garou, tu le peux aussi.

Vincenzo sourit faiblement, puis tomba dans les vapeurs. Il perdit connaissance pendant quelques instant a peine...Assez pour pouvoir se relever partiellement et tout en evitant d'exposer son sang a la vampiresse, de s'appuyer la tete sur son épaule..

-Merci pour tout Polly, cela me touche beaucoup....


Elle n'était pas vraiment froide pour une vampire...Il avait toujours pensé qu'un vampire était nécessairement froid comme un cadavre. Celle-ci avait une odeur certes froide, maisune fragrance de fleur de jasmin flottait sur cette peau. Cela appaisa un peu le mal qu'il ressentait....

Polly était tétanisée. D'un côté, elle retenait Altobello pour qu'il ne se casse pas la figure comme il avait faillit le faire quelques secondes plus tôt, et de l'autre, elle tentait elle-même de ne pas tomber à la renverse sous l'effet de l'affolement. Encore assis, l'Italien avait posé la tête sur son épaule. Il était maintenant si près qu'elle percevait son souffle calme et lent, faiblissant insensiblement à chaque inspiration. Bercée malgré elle par ce métronome presque imperceptible, ses paupières se fermèrent paresseusement, le temps d'un soupir, juste assez pour que son odorat piège à nouveau l'arôme capiteux du sang. Les dernières émotions avaient assommé la vampire dont la volonté s'amenuisait de plus en plus, tandis qu'au contraire, la faim harcelait inlassablement ses sens et son estomac. À son tour, l'inquisitrice inclina doucement son visage vers l'épaule valide du blessé, le nez quasiment dans son cou et, rêveuse, elle laissa l'odeur envahir l'atmosphère, telle une chaleur douillette qu'on ne veut plus quitter une fois installé. «Tu te dis mourant Altobello, mais tu es encore si plein de vie. Quelle chance...» pensa-t-elle en souriant distraitement. Ce faisant, le mouvement de ses lèvres découvrit légèrement ses crocs, courtes pointes ivoirines luisantes sous la lumière lointaine de la rue à quelques mètres de là. Il aurait été si aisé de...

Ses yeux s'ouvrirent soudainement lorsqu'elle repris conscience de la situation. «Mais qu'est-ce que je suis en train de faire!?» Gênée, elle rejeta la tête en arrière en prenant garde à ne pas déséquilibrer l'Italien, encore appuyé sur elle. Pourquoi cela la troublait-il autant? «Parce que c'est un humain ou...parce que c'est un homme?» Le feu lui monta aux joues et elle secoua la tête. Non non, ce devait être à cause de ses remerciements, on lui exprimait si peu de gratitude au sein de l'Inquisition... oui, ce devait être ça.

- Agent Alison, éloignez-vous de cet homme et laissez vos mains où je peux les voir!

L'ordre claqua en la faisant sursauter, ce qui produit la réaction inverse : dans un réflexe de protection, l'inquisitrice enroula ses bras autour de Vincenzo et lui couvrit la tête d'une main. Mauvaise idée. Plusieurs silhouettes armées envahirent la venelle et une poigne brutale tira sur sa petite cape grise pour la mettre debout. Altobello lui échappa et, le voyant basculer, la vampire s'écria :

- Attention!




Le ciel était sombre au-dessus de l’East End et noircissait sans exception le moindre espace mal éclairé des environs. Aussi insouciant qu’on puisse l’être dans ces quartiers populaires, un piéton de passage surpris au détour d’une allée secondaire des signes d’agitation, voire de lutte. Un coup d’œil prudent lui permit d’apercevoir une adolescente blonde maîtrisée comme une criminelle par un homme vêtu d’un équipement qui n’était pas celui le la police. L’air un peu désorientée, la jeune fille le repoussa tout d’un coup avec une force qui ne pouvait être logiquement la sienne, mais l’individu se retrouva néanmoins à terre en un rien de temps. Des exclamations indistinctes déchirèrent le silence, exhortant quelqu’un au calme d’un ton autoritaire et aussitôt, l’adolescente cessa toute résistance. Sa silhouette parut réduire et se détendre, et le bas de son visage enfoui dans un cache-col rappelait l’expression contrite d’une couventine devant la mère supérieure (le témoin de la scène était de la vieille école, et poète de surcroît). L’action s’achevait. Ce qui ressemblait à des secouristes soulevèrent un corps ayant jusque-là échappé à l’attention du passant, qui déguerpit sans demander son reste. Le citoyen moyen évite instinctivement de croiser la route des choses qui le dépassent.

The Times, chronique nécrologique du 10 novembre 2011.